July 19, 2022
Les Gaulois font une entrée fracassante dans l’Histoire
Histoire de France 2.0
« Rome, n’ayant pour ennemis que des Fidénates, des Véiens, et les autres peuplades qui bordaient ses frontières, avait souvent cru devoir déployer ses plus grandes ressources, et s’armer de toute la force dictatoriale ; et maintenant qu’elle voyait s’élever une guerre qui lui arrivait des bords de l’Océan et des extrémités du monde, et qu’un déluge effroyable d’ennemis, si peu semblables à tout ce qu’elle connaissait, venait fondre sur elle, Rome se contenta des simples préparatifs d’une défense ordinaire. » (Tite-Live, historien romain).
2412 ans jour pour jour, 18 juillet -390 avant Jésus-Christ :
Les Gaulois font une entrée fracassante dans l’Histoire des Hommes en pulvérisant l’armée romaine sur les bords de l’Allia, à quinze kilomètres de Rome.
La bataille de l’Allia intervient dans le contexte plus général de la conquête du nord et du centre de la péninsule italienne par les Celtes.
Contrairement à une idée aujourd’hui répandue, la bataille de l’Allia n’a pas lieu au début de cette colonisation de l’Italie mais à la fin.
Depuis près de deux ans ans déjà, les peuples originaires des cités de la Gaule celtique quittent en effet leur point d’origine pour s’installer dans la péninsule italienne.
En -390, les Sénons commandés par un chef légendaire surnommé Brennos ne sont donc pas les premiers à élire domicile en Italie mais les derniers des peuples originaires de Gaule.
Dans le nord de l’Italie qu’on appellera bientôt Gaule Cisalpine, les Celtes se sentent un peu à l’étroit tant ils sont déjà nombreux.
Les Sénons (originaires de la ville de Sens et son arrière-pays) commandés par Brennos descendent vers les terres étrusques et s’installent à proximité de Clusium (aujourd’hui Chiusi, en Toscane).
Une fois sur place, Brennos négocie avec les chefs locaux l’octroi de terres au bénéfice des Gaulois.
Dépassé par les événements et par le nombre des Celtes présents, les Clusiniens font appel à l’arbitrage de Rome.
La république romaine dépêche alors des ambassadeurs : trois fils du consulaire Marcus Fabius Vibulanus.
Mais personne ne se comprend dans cette tentative de négociation diplomatique.
Les ambassadeurs se présentent comme les représentants de l’illustre cité de Rome, ce qui provoque la perplexité (voir l’hilarité) des Gaulois qui ne connaissent pas cette ville.
Dans le clan des Fabii, les Celtes sont vus comme des barbares doublés d’envahisseurs qu’il convient de bouter hors d’Étrurie, un territoire également convoité par Rome.
Une échauffourée s’ensuit, au cours de laquelle les Romains se joignent aux Étrusques.
Au cours de cette échauffourée, les Celtes reconnaissent un des trois ambassadeurs tuer un chef Gaulois et dépouiller son cadavre.
C’est la provocation de trop pour Brennos et ses hommes.
Ils quittent Clusium et marchent vers le sud, sur cent cinquante kilomètres en direction de Rome, demander réparations.
Brennos et ses hommes installent son camp à quinze kilomètres de Rome, sur les bords de l’Allia, un affluent du Tibre.
Il aligne trente mille soldats, Rome quinze mille hommes sous le commandement du tribun consulaire Quintus Sulpicius Longus (les chiffres sont aujourd’hui sujets à caution).
C’est la première fois que les Romains font face aux Gaulois et ils sont totalement déroutés par la stratégie employée.
Brennos déploie ses hommes sur l’ensemble du champ de bataille, laissant à penser qu’ils sont plus nombreux qu’en réalité.
Avant la bataille, les Gaulois invoquent les Dieux de la guerre à travers des chants religieux particulièrement spectaculaires.
En première ligne, Brennos déploie un contingent de soldats nus qui vocifèrent et en appellent aux Dieux celtes.
Le tribun consulaire Longus met en place ses hommes malgré la crainte qui parcoure les rangs des Romains.
Longus projette d’enfoncer le centre de l’armée gauloise alors que les réserves romaines sont déployées sur les hauteurs où elles doivent prendre à revers les Gaulois.
Mais Brennos a compris le stratagème, il esquive l’offensive menée sur son centre et se dirige tout droit sur les réserves romaines qui sont enfoncées dès le premier choc.
Les lignes romaines se débandent immédiatement, la plupart sont passés par le fil de l’épée par les Gaulois.
Les survivants meurent noyés dans l’Allia notamment à cause du poids des armes et de l’équipement.
Une poignée de Romains se réfugient dans la cité étrusque de Véies, ils sont très peu à réussir à rejoindre Rome.
Après la victoire de l’Allia, la route pour Rome est ouverte ; Brennos y fera une entrée triomphale trois jours plus tard.
La prise de Rome par les Gaulois a l’effet d’un coup de tonnerre dans le monde antique.
Les Grecs découvrent à cette occasion l’existence de cette ville qu’ils ne connaissaient pas.
Le 18 juillet devient un jour maudit (dies religiosus), un jour funeste (dies astra) appelé également « dies Alliensis » par les Romains.
Ces derniers inventent enfin une expression caractéristique de la furie gauloise : le « tumultus gallicus » le tumulte gaulois.
Près de 2000 ans avant la « furia francese » les cités de la péninsule italienne ont déjà fort à faire avec nos ancêtres les Gaulois.
Illustration : chinée sur This Day, This Battle.
Pour aller plus loin : François Hinard, « Histoire romaine : des origines à Auguste », éditions Fayard, 2000.
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« Rome, n’ayant pour ennemis que des Fidénates, des Véiens, et les autres peuplades qui bordaient ses frontières, avait souvent cru devoir déployer ses plus grandes ressources, et s’armer de toute la force dictatoriale ; et maintenant qu’elle voyait s’élever une guerre qui lui arrivait des bords de l’Océan et des extrémités du monde, et qu’un déluge effroyable d’ennemis, si peu semblables à tout ce qu’elle connaissait, venait fondre sur elle, Rome se contenta des simples préparatifs d’une défense ordinaire. » (Tite-Live, historien romain).
2412 ans jour pour jour, 18 juillet -390 avant Jésus-Christ :
Les Gaulois font une entrée fracassante dans l’Histoire des Hommes en pulvérisant l’armée romaine sur les bords de l’Allia, à quinze kilomètres de Rome.
La bataille de l’Allia intervient dans le contexte plus général de la conquête du nord et du centre de la péninsule italienne par les Celtes.
Contrairement à une idée aujourd’hui répandue, la bataille de l’Allia n’a pas lieu au début de cette colonisation de l’Italie mais à la fin.
Depuis près de deux ans ans déjà, les peuples originaires des cités de la Gaule celtique quittent en effet leur point d’origine pour s’installer dans la péninsule italienne.
En -390, les Sénons commandés par un chef légendaire surnommé Brennos ne sont donc pas les premiers à élire domicile en Italie mais les derniers des peuples originaires de Gaule.
Dans le nord de l’Italie qu’on appellera bientôt Gaule Cisalpine, les Celtes se sentent un peu à l’étroit tant ils sont déjà nombreux.
Les Sénons (originaires de la ville de Sens et son arrière-pays) commandés par Brennos descendent vers les terres étrusques et s’installent à proximité de Clusium (aujourd’hui Chiusi, en Toscane).
Une fois sur place, Brennos négocie avec les chefs locaux l’octroi de terres au bénéfice des Gaulois.
Dépassé par les événements et par le nombre des Celtes présents, les Clusiniens font appel à l’arbitrage de Rome.
La république romaine dépêche alors des ambassadeurs : trois fils du consulaire Marcus Fabius Vibulanus.
Mais personne ne se comprend dans cette tentative de négociation diplomatique.
Les ambassadeurs se présentent comme les représentants de l’illustre cité de Rome, ce qui provoque la perplexité (voir l’hilarité) des Gaulois qui ne connaissent pas cette ville.
Dans le clan des Fabii, les Celtes sont vus comme des barbares doublés d’envahisseurs qu’il convient de bouter hors d’Étrurie, un territoire également convoité par Rome.
Une échauffourée s’ensuit, au cours de laquelle les Romains se joignent aux Étrusques.
Au cours de cette échauffourée, les Celtes reconnaissent un des trois ambassadeurs tuer un chef Gaulois et dépouiller son cadavre.
C’est la provocation de trop pour Brennos et ses hommes.
Ils quittent Clusium et marchent vers le sud, sur cent cinquante kilomètres en direction de Rome, demander réparations.
Brennos et ses hommes installent son camp à quinze kilomètres de Rome, sur les bords de l’Allia, un affluent du Tibre.
Il aligne trente mille soldats, Rome quinze mille hommes sous le commandement du tribun consulaire Quintus Sulpicius Longus (les chiffres sont aujourd’hui sujets à caution).
C’est la première fois que les Romains font face aux Gaulois et ils sont totalement déroutés par la stratégie employée.
Brennos déploie ses hommes sur l’ensemble du champ de bataille, laissant à penser qu’ils sont plus nombreux qu’en réalité.
Avant la bataille, les Gaulois invoquent les Dieux de la guerre à travers des chants religieux particulièrement spectaculaires.
En première ligne, Brennos déploie un contingent de soldats nus qui vocifèrent et en appellent aux Dieux celtes.
Le tribun consulaire Longus met en place ses hommes malgré la crainte qui parcoure les rangs des Romains.
Longus projette d’enfoncer le centre de l’armée gauloise alors que les réserves romaines sont déployées sur les hauteurs où elles doivent prendre à revers les Gaulois.
Mais Brennos a compris le stratagème, il esquive l’offensive menée sur son centre et se dirige tout droit sur les réserves romaines qui sont enfoncées dès le premier choc.
Les lignes romaines se débandent immédiatement, la plupart sont passés par le fil de l’épée par les Gaulois.
Les survivants meurent noyés dans l’Allia notamment à cause du poids des armes et de l’équipement.
Une poignée de Romains se réfugient dans la cité étrusque de Véies, ils sont très peu à réussir à rejoindre Rome.
Après la victoire de l’Allia, la route pour Rome est ouverte ; Brennos y fera une entrée triomphale trois jours plus tard.
La prise de Rome par les Gaulois a l’effet d’un coup de tonnerre dans le monde antique.
Les Grecs découvrent à cette occasion l’existence de cette ville qu’ils ne connaissaient pas.
Le 18 juillet devient un jour maudit (dies religiosus), un jour funeste (dies astra) appelé également « dies Alliensis » par les Romains.
Ces derniers inventent enfin une expression caractéristique de la furie gauloise : le « tumultus gallicus » le tumulte gaulois.
Près de 2000 ans avant la « furia francese » les cités de la péninsule italienne ont déjà fort à faire avec nos ancêtres les Gaulois.
Illustration : chinée sur This Day, This Battle.
Pour aller plus loin : François Hinard, « Histoire romaine : des origines à Auguste », éditions Fayard, 2000.
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